Enjeu majeur pour la santé et l’environnement, la préservation de la qualité de l’air est prise à bras-le-corps par la Métropole.
Depuis le début de l’année 2023,le territoire métropolitain a déjà connu plusieurs épisodes de pollution. Étonnant en hiver ? Non, car, contrairement aux idées reçues, la détérioration de la qualité de l’air ne se concentre pas uniquement en période estivale avec son cocktail associant forte chaleur et intensification du trafic routier. Par ailleurs, les principaux polluants relevés sont principalement issus des secteurs résidentiel et tertiaire. La part du trafic routier relevée ces dernières années étant moindre pour les particules fines, mais majeure pour les oxydes d’azote
Les principaux épisodes de pollution aux particules fines ont ainsi généralement lieu en hiver (avec des émissions du secteur résidentiel issues de la mauvaise combustion du bois dans les foyers ouverts et vieux inserts) et autour des mois de février, mars et avril lors des épandages agricoles.
En cas de détérioration importante de la qualité de l’air (on parle de pic de pollution), la Métropole, en lien avec la Préfecture, coordonne la communication auprès de ses 22 communes et sensibilise les habitants aux bons comportements à adopter. Elle s’engage par ailleurs, avec la mise en place d’un tarif spécifique sur le réseau Fil Bleu : le ticket à 1,90 €,valable toute la journée du pic de pollution, pour inciter à délaisser les voitures individuelles au profit des transports en commun.
4 stations de mesure sur le territoire
Afin d’anticiper ces pics de pollution, Tours Métropole Val de Loire peut compter sur un partenariat fort avec Lig’Air, une association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air en région Centre-Val de Loire. Un dispositif de 4 stations de mesure, situées à la fois en secteur urbain et périurbain, et à proximité des zones à fort trafic routier, permet de disposer d’une connaissance en temps réel de la qualité de l’air. En 2021, selon l’indice national ATMO, la qualité de l’air de la Métropole a ainsi été « bonne » à « moyenne » 78 % de l’année, et de qualité « dégradée » à « mauvaise » pendant 22 % de l’année à cause de la pollution à l’ozone ou aux particules fines.
Des politiques métropolitaines engagées
Enjeu important en matière de santé publique, Tours Métropole Val de Loire prend part à la préservation de la qualité de l’air en engageant un Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA), piloté par la Préfecture d’Indre-et- Loire.
Le 3e PPA, dont la révision a été lancée en 2020 et qui devrait être validé cette année, se compose de 26 fiches-actions qui définissent des mesures préventives et correctives à mettre en œuvre pour atteindre les concentrations de polluants dans l’air ambiant respectant les valeurs réglementaires.
Parmi celles-ci, l’accompagnement des particuliers dans la rénovation énergétique des habitations via le service Artemis, la diminution de l’empreinte environnementale de la Métropole sur ses propres chantiers (comme lors de la construction des équipements sportifs écoresponsables à Druye et Parçay- Meslay), ou la mise en place d’un réseau vélo et le développement des modes de transport bas carbone.
Le volontarisme de Tours Métropole Val de Loire en matière d’amélioration de la qualité de l’air s’inscrit par ailleurs dans son Projet Alimentaire Territorial. Les baux ruraux signés avec les maraîchers installés sur les terres métropolitaines contiennent des clauses environnementales qui requièrent un travail du sol peu émetteur de polluants atmosphériques.
Vers une autoroute bas carbone
La Métropole et Vinci Autoroutes ont également signé, en décembre 2021, la convention Autoroute Bas Carbone. Celle-ci vise à faire baisser les émissions de CO2 à proximité de l’A10 par le développement des transports en commun, la promotion du covoiturage ou encore l’optimisation de l’intermodalité.
Autant d’alternatives à l’autosolisme qui réduiront aussi les émissions de polluants à effet sanitaire.
Polluants atmosphériques : quels impacts sur la santé ?
Les effets des polluants atmosphériques peuvent être immédiats ou être ressentis sur le long terme. Dans les deux cas, c’est l’exposition chronique à la pollution de l’air qui conduit aux effets et donc aux impacts les plus importants sur la santé.
Quatre types de particules sont répertoriés (plus elles sont petites, plus elles sont dangereuses) :
- Grosses particules (PM10). Elles peuvent provenir du pollen et des poussières et se déposent sur les voies respiratoires supérieures.
- Particules fines (PM 2,5). Elles peuvent provenir des bactéries, des champignons et moisissures, du pollen et des poussières et se déposent dans les voies respiratoires inférieures.
- Particules inhalables (PM1). Elles peuvent provenir de virus et de gaz d’échappement et se déposent dans les alvéoles.
- Particules ultrafines (PM 0,1). Ce sont des nanoparticules qui peuvent provenir de processus de combustion ou d’abrasion de différents matériaux. Elles pénètrent dans le sang et le corps entier.